mardi 9 janvier 2018

Les flamboyantes de Robin Wasserman


Craig, un adolescent de l'équipe de basket d'une petite ville américaine, en Pensylvanie, a été retrouvé mort dans un bois,  gisant dans une mare de sang. L'enquête conclut au suicide. Dans son lycée, trois filles s'observent : Nikki Drumond, la copine du moment de Craig, très belle et qui est la « reine » de la classe, Lacey, un vrai garçon manqué audacieuse et rebelle, et Hannah, une fille effacée, pas très jolie et qui ne sort jamais du rang.

Je ne vous raconte pas la suite. C'est un des romans les plus dérangeants et les plus violents que j'ai pu lire récemment. Le récit est mené avec brio, ménageant le suspense de manière remarquable, avec plusieurs points de vue, mais principalement celui de Lacey et de Hannah qui devient « Dex ».

De quoi est-il question ? On pourrait répondre pudiquement d'une affaire de mœurs qui a mal tourné. Dépravation, violence, sexualité perverse, satanisme, tout y passe. Triste reflet d'une société en panne de sens, y compris peut-être dans sa littérature. Cependant, l'analyse psychologique des personnages est particulièrement saisissante et, il faut bien le dire, réussie.

Dieu est mort


Qu'est-ce qui a poussé l'auteur, Robin Wasserman, une romancière américaine de 39 ans, née en Pensylvanie et auteur de plusieurs romans pour adolescents à écrire une histoire aussi choquante qui baigne dans le « grunge » avec en bande son la musique de Nirvana ?  En toile de fond, il y a forcément  la dérive puritaine d'une certaine Amérique, contre laquelle Robin Wasserman fait réagir l'un de ses personnages les plus emblématiques du roman, Lacey. Deux adolescentes qui vont taguer en pleine nuit  le « centre de suivi des mineures enceintes » avec la célèbre citation de Nietzsche « Dieu est mort », et voilà sans doute comment l'auteur essaie de nous faire passer un des messages clefs de cette triste histoire.

Gratuité ?


Mais, cela ne m'enlève personnellement pas cette impression que le roman plonge ses lecteurs d'une manière beaucoup trop gratuite dans la violence et la provocation un peu vaine. En fait, chacun peut se faire sa propre idée, je ne crois pas que « Les Flamboyantes » soient un modèle de lecture à recommander. Mais il appartient à la production littéraire américaine du moment, il faut aussi en tenir compte et voir l'accueil du public français à cette production tout de même très nihiliste, très sombre en fin de compte.

Date de sortie du livre : 17 janvier 2018

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